A la demande générale, voici l'article suivant transcrivant les propos de l'artiste :
Derrière la vitre. 1996
" Après les murs, les moulures, la richesse de Naples, je me suis dit : je vais prendre un truc qui en est le contraire ; plastiquement.
Un lieu froid, aseptisé, du verre, du métal, un objet contemporain de communication.
C'est comme ça que j'ai essayé de travailler dans les cabines téléphoniques, avec cette contradiction que ça porte : c'est un objet de communication mais dans lequel on est isolé... et en même temps il y a une lumière dessus et ça a un côté assez théâtral, cet objet !
J'ai choisi toujours des endroits où il y a des reflets de lumière qui zèbrent les personnages,qui les traversent : des feux rouges, des pharmacies, des trucs comme ça.
Il y a superposition de la ville contemporaine, très vivante, très colorée, très lumineuse qui vient stigmatiser les personnages, voilà. D'ailleurs, je les ai faits beaucoup plus noirs qu'à l'habitude, dans cette perspective. "
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Artaud. 1997
" J'essaie - ça a l'air bête de le dire - quand je fais un portrait, que ça ressemble aux gens. Ce n'est pas toujours le cas tout le temps d'après d'autres choses que je vois... Mais quand c'est un poète, je voudrais qu'on sente son oeuvre aussi.
J'ai travaillé sur Desnos, Nerval, Rimbaud, Artaud. J'ai lu leur oeuvre, j'ai essayé de m'en imprégner et j'essaie de travailler à ce que leur portrait leur ressemble mais dise aussi cette oeuvre : en même temps leur singularité et ce qu'il y a d'universel dans le visage d'un homme.
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Parcours Desnos. 2001
" Desnos, j'espère que ce sera un parcours ! Moi, je suis passionné par Desnos, son oeuvre, sa curiosité, sa personnalité. C'est le premier qui prend conscience, il me semble, du cinéma, de la radio et tout ça. Moi, j'aime beaucoup Desnos et je voulais faire le lien avec Gérard de Nerval.
J'ai collé l'image à cinq mètres près du lieu où Gérard de Nerval s'est pendu et c'est un lieu très intéressant parce que Desnos dit toujours qu'il est né sous le signe de la Tour Eiffel et ce bâtiment, là, qui est construit où Nerval s'est suicidé, est fait par un architecte contemporain d'Eiffel, avec une structure métallique.
Donc, c'est ce que je disais : prendre l'idée plastique du lieu et le souvenir enfoui, oublié, de Gérard de Nerval. Voilà !
suite n° 7 bientôt...