A quelques tours de roues de Toulouse se situe, dans le Gers, un petit village ancien plein de charme dont on tombe carrément amoureux : Sarrant ...
... petit village extraordinaire qui comptait au Moyen Age quelques 1.700 habitants. Il n'en compte aujourd’hui que bien peu, mais suffisamment pour conserver intacte cette atmosphère si particulière.
Petit village concentrique, resserré autour de son église, que seulement trois rues viennent découper : la première, circulaire, reprend l’ancien tracé des fossés, la seconde, semi-circulaire, traverse le village, tandis que la dernière, toute droite, longe l’église.
Il a succédé à un habitat du haut Moyen-Âge, édifié sur un site antique situé sur la voie romaine Toulouse-Lectoure et figure sur les cartes de l’Empire romain, sous le nom de Sarrali. Cette origine antique a été confirmée, en 2004, par la découverte d’une tombe en bâtière, couverte de tegulae, antérieure au IVe siècle.
Au XVIe siècle, Sarrant est une paroisse prospère comptant presque 2 000 âmes, dont 400 environ vivent dans l’enceinte. La ville s’est développée principalement autour de la culture du blé, de la vigne et de l’élevage des brebis. L’artisanat est dominé par les métiers du tissage de la laine et du lin. Pendant les guerres de religion, la communauté subit attaques et pillages. En 1590, Sarrant est occupé, sa tour endommagée. La ville est libérée contre une importante rançon, payée en mettant en gage l’argenterie de l’église, ce qui a évité sa destruction.
Fait remarquable, probablement unique en Gascogne, une importante confrérie de musiciens, dont beaucoup sont aveugles, s’est développée au cours du XVIe siècle. Entre 1580 et 1640, plus d’une centaine de musiciens, violons, vielles, tambourins à cordes et flûtes, ont été recensés. Les maîtres violons de Sarrant forment des apprentis venus de tout le pays, du Béarn, du Pays basque, ainsi que du Roussillon, alors espagnol.
Le XVIIe siècle est marqué par la terrible épidémie de peste bubonique de 1628-1631 qui y fera une centaine de morts.
La République naissante a eu beaucoup de mal à se faire accepter, les excès du pouvoir en place ont été mal vécus par une population attachée aux traditions et de nombreux Sarrantais sont entrés en résistance, défiant les autorités républicaines qui qualifient Sarrant de « foyer de contre-révolution »
En 1813, le pont-levis est remplacé par un pont de pierre. Plus tard, une large brèche sera faite dans la muraille ouest pour donner passage à la route.
Entre 1853 et 1863, dans un souci d’assainissement et de modernisation de la ville, les fossés sont comblés et des platanes sont plantés sur leur emplacement.
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L'étonnement est grand si l'on vient un Dimanche en visite et que l'on constate n'être pas les seuls ; et de loin !
L'explication est étonnante elle aussi : en arpentant la petite rue circulaire, on arrive, ébahi, devant une ... LIBRAIRIE ! Librairie-Tartinerie dénommée "Des Livres Et Vous"
Les lecteurs habitués viennent ici farfouiller dans les rayonnages, au rez-de-chaussée et au premier étage, s'installent à l'une des tables pour feuilleter leurs découvertes, en toute simplicité, depuis les essais les plus pointus jusqu'aux éditions confidentielles de poésie.
On chuchote comme dans une bibliothèque, mais on peut aussi le matin boire thé ou café, le midi déguster l'une des succulentes tartines concoctées par les libraires elles-mêmes, à 16 heures prendre un goûter avec les enfants qui ont eux aussi des rayonnages dédiés.
Les maîtres-mots ici sont Poésie et Art. Rien de vulgaire ni même d'ordinaire. Jusqu'aux cartes postales qui sont inventives, ludiques, poétiques en diable...
Hommage à tous ces libraires passionnés et généreux qui nous offrent (et nous vendent, bien sûr, car il faut vivre pour faire vivre les livres !) le meilleur d'eux-mêmes.
Ici, en vitrine, on rappelle que :