Cédant à l'appel du numérique, je lisais déjà sur mon PC de bureau des oeuvres téléchargées sur le site de François Bon " Publie.net " moyennant un faible abonnement annuel, sans encore avoir pu trouver une bonne liseuse ( = e.book, quoi...).
J'ai sauté le pas et mon tout nouveau Kindle me permettra de lire partout mes oeuvres de prédilection sans avoir à m'arracher les bras à traîner de trop lourdes valises.
Très facile d'acheter sur Internet dans la liste conséquente proposée par Amazon, la plupart des classiques étant d'ailleurs gratuits une fois passés dans le domaine public.
Dès l'achat effectué, le livre est chargé sur la liseuse ; c'est miraculeux.
Je me suis installée ce matin dans un bistrot devant un café, mon nouveau joujou en mains. C'est vraiment agréable, même si le défaut de numérotage des pages entraîne de petits inconvénients : ainsi, le titre des poèmes se trouve souvent en bas de page.
Ce n'est guère esthétique mais n'en demandons pas trop.
J'ai relu, comme toujours en extase, Les poètes de sept ans jusqu'au dernier mot du dernier vers mais, au lieu de me sentir les poumons et l'esprit regonflés de vent et de promesses d'avenir, j'ai manqué m'étouffer de ... RIRE lorsque l'article follement incongru m'a sauté aux yeux !
Je tenais la barre avec confiance mais je me suis pris la bôme en pleine tête :
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Et comme il savourait surtout les sombres choses,
Quand, dans la chambre nue aux persiennes closes,
Haute et bleue, âcrement prise d'humidité,
Il lisait son roman sans cesse médité,
Plein de lourds ciels ocreux et de forêts noyées,
De fleurs de chair aux bois sidérals déployées,
Vertige, écroulements, déroutes et pitié !
-Tandis que se faisait la rumeur du quartier,
En bas, - seul, et couché sur des pièces de toile
Ecrue, et pressentant, violemment, LE voile !
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Ce cher Rimbaud, certes visionnaire, aurait donc prévu que la toile servirait à la confection future de foulards ou de tchadors...
Après le rire, c'est la rage qui m'étouffe !