Oui, oui, voilà, voilà !
Ne me dites pas que je vous ai manqué à ce point ou alors dites-le moi gentiment.
Certains d'entre vous savent que m'est tombée dessus brutalement ,fin Septembre, le diagnostic d'une maladie orpheline dont on ne connaît pas l'origine, qui frappe très peu de personnes, la plupart du temps de plus de 50 ans et qui, partant, n'intéresse pas les grands labos pharmaceutiques, mais dont les médecins connaissent la seule parade efficace contre la cécité brutale et définitive, risque majeur entraîné par cette saloperie : la cortisone et son cortège de nuisances.
Comme j'ai très largement dépassé la cinquantaine, souffrir d'arthrose, comme le pensaient beaucoup de mes amies, paraissait normal. Mais les douleurs s'intensifièrent, passèrent des membres au cou, puis de la nuque à tout le crâne et finirent par me réveiller la nuit. Là, l'inquiétude fait penser qu'il faudrait se décider à consulter, même si l'on n'a pas trop envie de quitter son statut de " jamais malade " !
Puis un brusque épisode très perturbant de diplopie (vision double) m'a entraînée de l'ophtalmologiste au rhumatologue en passant par une hospitalisation destinée à écarter tout un tas d'hypothèses infernales pour assoir le diagnostic.
Je suis donc malade, entrée dans un long cycle de soins mais paradoxalement tout à fait rassérénée car j'ai immédiatement mis fin à mes 40 ans de 40 Gitanes quotidiennes, j'ai appris que j'étais - outre cette maladie, en excellent état général, je subis des
doses de cortisone dont les effets sont (m'a dit le chef de service à l'hôpital, hein !) ceux des amphétamines ou de la cocaïne : je n'ai plus mal nulle part, les nuits sans sommeil ont doublé mes journées qui s'écoulaient trop vite, j'ai rattrappé tout
mon retard de rangement, nettoyage, tri de paperasses et tutti quanti, j'ai un moral d'acier, une vitalité à toute épreuve et des projets à la pelle.
Bref : tout va bien !
On n'en parlera plus et je peux revenir sereinement à nos moutons, à savoir aux livres et à l'ivresse des sorties !