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28 mai 2012 1 28 /05 /mai /2012 12:28

  

 

     On n'arrête pas de dire du mal de la télé mais, d'abord, personne ne nous pose un canon de revolver sur la tempe pour nous obliger à la regarder et, de plus, quand on choisit ses programmes on peut éprouver de grandes joies !

        Ainsi hier soir, en prime time - bon, sur ARTE bien sûr... - Jules César, opéra de Haendel retransmis depuis Salzbourg en léger différé offrait presque trois heures de pur bonheur.

       On connaît l'histoire agitée des rivalités qui mènent - et minent - le monde, entre deux hommes amoureux de la même femme, ici Cornélia et entre Ptolémée et sa soeur Cléopâtre pour l'accès au pouvoir. Ce pourrait être fastidieux, n'était la musique. Les choeurs vous enchantent et les sublimes arias vous transportent, réparties entre les principaux protagonistes avec une mention spéciale selon moi pour celles de Cléopâtre, encore magnifiées par la maîtrise incroyable de la grande Cecilia Bartoli...

       Anéantie et humiliée par son frère, au bord du désespoir malgré son courage et sa pugnacité, Cléopâtre s'en remettait au ciel et l'on s'arrêtait presque de respirer en écoutant la Bartoli, à genoux, dire et redire : " Se pietà di me non senti, giusto cielo, io moriro ", au point qu'à la fin de l'aria la salle explosa d'applausissements et un fan hurla " Gigante ".

       Oui, géant !     

       Il est fini le temps des chanteurs d'opéra figés, bras ballants ou soulignant à peine un motif ou une émotion, tout entiers concentrés sur leur chant. Les chanteurs d'opéra sont des acteurs à part entière et qui a tâté du chant admire la maestria qu'il faut atteindre pour que la gestuelle, les déplacements parfois violents et les positions aventureuses non seulement ne nuisent pas à la perfection du chant mais au contraire l'illustrent et le magnifient.

       Si, comme hier, l'oeuvre est servie par des décors mouvants et en abîme, d'admirables lumières, des vêtements et des coiffures bluffants et surtout une mise en scène plus qu'inventive, osée, voire provocatrice (au premier acte, les spectateurs d'abord médusés se sont laissés aller à siffler), on sort du spectacle à la fois exalté et apaisé ; tout à fait conquis.  

      

       J'espère qu'un DVD sera édité pour immortaliser cette réalisation inédite servie par ce que le chant baroque compte de plus abouti actuellement !

                                                ***

       Jules César. Opéra en trois actes de Georg Friedrich Haendel.

       Livret Nicolas Haym. Direction musicale Giovanni Antonini.

       Mise en scène Moshe Leiser et Patrice Caurier.

Jules César   : Andréas Scholl

Cléopâtre     : Cecilia Bartoli

Cornelia       : Anne Sofie von Otter     

Sextus         : Philippe Jaroussky

Ptolémée      : Christophe Dumaux              

 

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commentaires

W
Even i hate the thing that when we call a friend and instead of him answering the call his stupid answering machine takes the call. Its really annoying and i don't have anything to say to that answering machine.
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Y
Et bien, vivement mercredi que je puisse me procurer cet opéra à la médiathèque d'Argenteuil! Tu devrais te recycler en critique ou envoyer ton petit texte à qui de droit!
Répondre
<br /> <br /> L'opéra est bien sûr sublime car c'est Haendel et on n'a jamais rien fait de mieux. Mais ce qu'il faut c'est le DVD de ce spectacle-là avec ces chanteurs-là ; surtout la Bartoli qui te tire des<br /> larmes à coup sûr. Peut-être peux-tu le voir en différé sur Arte ?<br /> <br /> <br /> Quant à mes "critiques", autant qu'elles circulent juste entre amis... <br /> <br /> <br /> <br />

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