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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 11:30

   

   Michèle Audin est mathématicienne, comme son père Maurice Audin("disparu" en Algérie...cf le travail de l'artiste Ernest Pignon-Ernest dans un article précédent sur ce site) et, à ce titre, elle ne pouvait qu'être intéressée par le goût pour la géométrie de Georges Perec, écrivain qu'elle aime et admire.

      A l'occasion des 30 ans de l'Association Georges Perec, voici le texte et les images de son intervention à la soirée spéciale d'hier, 12/12/12 :

http://www-irma.u-strasbg.fr/~maudin/PerecGeometre.pdf

 

      Dévorée de curiosité, j'espère vivement qu'elle aura l'occasion de publier son étude complète, ce qu'elle n'a pu faire dans le cadre horaire limité de ladite soirée.

 

                                                   ***

 

     Ici, pour mémoire, une photo de ses parents, Josette et Maurice Audin...

 

 Josette et Maurice Audin

 

 

 

 

 

 

 

 

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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 06:38

       

 

       Comme l'a dit l'un des participants lors de son piquant discours inaugural, c'était une joie, ce Mardi, d'être " à côté d' la plac " , plaque créée par Christophe Verdon en souvenir de Georges Perec

 

                                   La date : 23 Octobre 2012

                                   L'heure : 19h30

                                   Le lieu : Café Saint-Sulpice

                                    

23 Octobre 2012.

       L'idée était bonne de rendre à cet écrivain si original un hommage dont il se serait sans aucun doute amusé : apposer au Café de la Mairie, Place Saint Sulpice, une plaque émaillée qui ne manquera pas à la fois d'attirer l'oeil des nombreux passants et des clients et de susciter les questions. Excellent choix puisque c'est là que s'installait Georges Perec pour écrire en 1974 sa " Tentative d'épuisement d'un lieu parisien ".

 

       Les blancs de cette plaque - bien sûr bleus comme elle - évoquent la contrainte particulièrement exigeante que s'était imposée l'auteur dans son roman lipogrammatique, prouesse inégalée mais pas seulement, " La disparition " : l'absence de la lettre "E" !

 

Plaque Perec

       Saluons l'initiative de Christophe Verdon et qu'il en soit remercié !

 

 

(pour en savoir plus, cf http://semen.revues.org/5613 et les ouvrages, entre autres, de Bernard Magné et Claude Burgelin)     

  

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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 08:47

Le bel article du jour de Dominique Hasselmann dans son Tourne-à-Gauche est arrivé alors que je venais de retrouver trois Malaparte après le Makine que je cherchais...

Curieux bonhomme que ce Curzio Malaparte (en fait Kurt Suckert, père saxon, mère lombarde), fréquentant les milieux nationalistes italiens, officier en France en 1918, fasciste en Italie dans les années 20 mais inculpé “d’activité antifasciste à l’étranger” en 1933 (alors que sa “technique du coup d’Etat” ne paraît en Italie qu’en 1946).
Sa double qualité d’officier et de journaliste lui a permis de beaucoup voyager, jusqu’en Chine où il tombe malade. Juste avant de mourir à Rome en 1957, il obtint sa carte du … parti communiste, demandée et refusée en 1944 et d’aucuns prétendent qu’il s’était converti à la religion catholique.
Quel étonnant parcours, mais quel écrivain !
J’ai dû donner ou revendre” Kaputt ” et ” La peau “, mais j’ai toujours ” Ces sacrés toscans ” traduit par Georges Piroué, chef d’oeuvre d’humour qui décrit par contraste tous les italiens et, en poche Flammarion avec en couverture les ‘ Figures au bord de la mer ‘ de Nicolas de Staël, deux petits recueils de nouvelles : ” Sang ” et ” Sirocco dans l’île “, traduites par René Novella, qui sont toutes de purs bijoux.

 

NB "L'article du jour" c'était il y a presque deux mois.

J'avais voulu parler un peu des nouvelles de Malaparte mais je m'aperçois aujourd'hui que je n'en ai rien fait, sans doute prise dans un sirocco d'événements dont peu surgissent encore si j'essaie de les évoquer pour me trouver des circontances atténuantes en ce 16 Octobre 2012...

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 08:24

      

J'adorais ce mot depuis avant même d'en avoir découvert le sens.

 Il va comme un gant à Eric Poindron

http://curiosaetc.wordpress.com/category/biblionomadie/

 

Réveillée au point culminant d’un insupportable cauchemar dont tous les détails s’effacent, la lecture de cet article cautionne l’irrésistible envie de lire quelque chose d’original et d’enthousiasmant. Il faut que je relise, là, tout de suite, La malvenue et autres récits diaboliques de Claude Seignolle (chez Marabout). C’est à quoi incite Eric, hurluberlu magnifique !

-----------------

Le même m'a fait l'honneur d'une réponse-critique érudite dont il est coutulier et je l'en remercie : 

 

Aussi, l'étrange gardien vous recommande la lecture de La Malvenue et autres récits diaboliques de Claude Seignolle, éditions Phébus, et de toute l'oeuvre puissante du « Meneur de loups ».

Ce bref roman tissé d’angoisse nous transporte dans la Sologne du début du siècle, en l’un de ces coins de campagne reculés où ont cours des superstitions qu’il est de bon ton de dire d’un autre âge. Dans une ferme où la vie se résume aux durs travaux des champs, une fille dont la beauté et les désirs ne sont pas à la mesure commune impose à tous ceux qui l’approchent son pouvoir ensorceleur. La sensualité qui fait escorte à chacun de ses gestes va bouleverser le petit monde où elle se meut, éveillant dans son sillage les vieilles culpabilités et tout un cortège de mauvais fantômes. On sent à lire ses pages, écrit Hubert Juin, « une odeur de sève, de filles désirées, d’hommes déchirés par le trouble de leur corps. Il y a là-dedans la senteur des plantes écrasées par les membres nus vautrés dans la chaleur amoureuse puis défaits un instant dans la brume qui stagne… » Seignolle fait partie de ces écrivains qui, dans la lointaine lignée des Romantiques allemands, se sont donné pour tâche première d’explorer les avenues de la nuit. Aucun livre mieux que celui-ci n’a approché le coeur de ce mystère tout simple qu’on appelle « la peur du noir ». Âmes craintives, s’abstenir.

« L’un des plus grands livres jamais écrits sur la peur. » Hubert Juin

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5 juillet 2012 4 05 /07 /juillet /2012 13:32

 

       L'Homme aux poupées est un roman délicieux au climat fantastique, publié en 1899 sous le nom de Jean-Louis Renaud, pseudonyme collectif utilisé pour ce titre par deux auteurs français : Louis Janot et Louis Lacroix.

       Les dessins délicats de Jean Veber en ont illustré aussi la réédition chez Ludd en Novembre 1988, avec une préface de Sylvain Goudemare.

L'homme aux poupées       Ce joli conte cruel, dont la langue polie comme un galet après le ressac est précise mais belle, évoque immanquablement E.T.A. Hoffmann.

                                                              ***

       Cet homme aux poupées, Menzel, entre à deux heures pile - heure de sa manie, dit l'auteur - dans une pièce toute dédiée à une multitude de poupées, mannequins, figurines diverses, membres dépareillés, tronçons, chevelures et étoffes, dans un fouillis triste et un inquiétant abandon.

       " ... on dirait un monde de fantasmagorie tombé subitement sous un charme, immobilisé là dans sa grimace d'un moment et qui attend après une résurrection. Sans doute quelque mage va surgir. A son geste, tous ces petits corps s'agiteront, feront des pas, sans bruit, sans un frôlemnt de robe ni d'haleine, avec des mouvements rythmiques d'automates, se mettront à vaquer à leurs occupations mesquines de fantoches dans le mystère de la haute pièce close, tendue et muette ...".  

       Menzel les apprécie-t-il en artiste ? en archéologue ? Non, sa manie est plus intime. Il poursuit une chimère.

       Pourtant Yane, superbe femme en chair et en os, l'aime éperdûment.

       Va-t-elle gagner sa bataille contre les petits fantoches ?

 

                                                                ***

 

Sylvain Goudemare, biographe de Marcel Schwob, est libraire d'ancien au 9 rue du Cardinal Lemoine 75005 Paris depuis 1987 : http://www.librairie-goudemare.com/

 

 

 

  

 

        

 

 

 

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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 19:30

  Infidèle à ce foutu blog, mais d'autres écrivent si bien... ainsi Michel Volkovitch et son  "Coups de langue" du mois :  

  """  OÙ L'ON GLISSE

   Je n'écris guère en ce moment, mais je lis toujours. Autant partager !

Le mois dernier, c'était la fête aux mots noueux, ceux où des agrégats de consonnes produisent du frottement, donc de l'énergie.

Ce mois-ci, voici les mots sans grumeaux, les mots lisses où tout glisse.

Ici le son [s] est ce qui s'impose. François Thibaux, dans son roman Ultime été, évoque les illustrations d'un livre de Pierre Louÿs, «que les nonnes eussent qualifiées de licencieuses, adjectif qu'elles employaient dix fois par jour et dont le sifflement de serpent me donnait la chair de poule...»

(Le vrai nom de Louÿs : Louis. La sifflante, il l'a choisie.)

Non moins réussi que LICENCIEUX (lit sans cieux ?), son cousin VICE, où le [v] montre son double visage : voluptueusement fondant, ou mollement veule et avachi, selon notre vision de la chose.

VICIEUX, superbe lui aussi, mais sans doute moins lisse à cause du [i] : c'est un yod, une demi-consonne qui contracte la bouche et nous rapproche un peu des effets de frottements, tout comme le [f] à la fin du si joliment évocateur JOUISSIF.

Sans doute l'érotisme s'épanouit-il dans une alliance du lisse et du frotté. Pour que le mot soit purement fluide, il faut le moins possible de consonnes et des diphtongues dont le premier son soit plus ouvert que le [i].

J'ai dit FLUIDE ? En voilà un beau ! D'accord, il commence par une double consonne, l'eau emprunte un passage étroit, mais tout de suite avec [ui] ça s'élargit.

La plus moelleuse des diphtongues, c'est sans doute [ua], presque un hiatus interne, qui nous offre SUAVE, l'un des mots les plus doux — presque à l'excès. Il sue la douceur, il en bave...

L'avantage de [ui], c'est la touche de lumière qu'ajoute le [i]. Peut-on être plus liquide et en même temps plus lumineux que l'HUILE ? Dire «huile d'olive», n'est-ce pas en avoir déjà plein la bouche ?

[oui] : la bouche s'ouvre plus encore. On en est tout RÉJOUI, tout ÉPANOUI, surtout si l'on prolonge un peu le [i]. L'ÉVANOUI lui-même, on le sent bienheureux, ou du moins parfaitement détendu.

OUI, quelle merveille toute simple ! Plus l'ombre d'une consonne. NON a l'air sombre, se referme, se renfrogne ; OUI s'ouvre et sourit.

                                                                             ***

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8 avril 2012 7 08 /04 /avril /2012 18:01

   Malgré la grisaille et le froid parisien de ces jours-ci, c'est bien le printemps, comme en attestent les arbres en fleurs des parcs, jardins et jardinets.

   Des beautés nous surprennent partout, même en poussant jusqu'aux lisières des forêts comme l'écrivain Philippe Annocque link qui a partagé ses photos avec ses lecteurs, ainsi cet enchantement blanc contre un ciel parfait :

En forêt

    On a pu voir ces jours-ci éclater le jaune vif des forsythias, le vieux rose si doux des cassis-fleurs, les pompons doubles rose bonbon des prunus.

prunus

   Cette débauche de couleurs est bien éphémère et c'est sans doute ce qui en fait le prix...  

                                                        *

   Un échange de commentaires sur des sites amis à propos des magnolias m'a amenée à jeter un oeil dans mes " Oeuvres imaginatives et poétiques complètes de Edgar Allan Poe ".

    Après la belle histoire du jeune Ellison qui, déjà largement muni de dons moraux et matériels, hérita d'un parent éloigné d'une fortune prodigieuse qu'il consacra à la création d'un jardin-paysage " Le domaine d'Arnheim ", vient " Le cottage Landor ".

 Je me souviens avoir dévoré les deux textes le même après-midi d'été de mes huit ans, fascinée par les descriptions de Poe, tour à tour quasiment cliniques ou merveilleusement poétiques, qui me marquèrent à vie ; la preuve, les relire me plonge dans la même sidération.

                                                         *

   A Arnheim, on est embarqué, au sens propre puisque c'est d'une barque, entraînée par la déclivité des lieux, que l'on découvre les paysages successifs.

   " D'ordinaire, on se rendait à Arnheim par la rivière. Le visiteur quittait la ville de grand matin. Pendant l'avant-midi, il passait entre des rives d'une beauté tranquille et domestique, sur lesquelles paissaient d'innombrables moutons dont les toisons mouchetaient de blanc le gazon brillant des prairies ondulées... " Ensuite, cela se corse. Allez donc vérifier !

                                                          *

   Le Cottage Landor lui fait pendant, comme l'annonce l'auteur dès le titre et, là, le voyage se fait à pied pour découvrir une oeuvre "composée, dans laquelle le goût du critique le plus rigoureux aurait difficilement trouvé quelque chose à reprendre. "

Ma sidération, de plus, fut double car elle était aussi celle du narrateur éblouï :

" Le premier coup d'oeil ... me causa une impression presque semblable à celle que j'éprouvais quand, étant enfant, j'assistais à la scène finale de quelque mélodrame ou de quelque spectacle théâtral bien combiné. Rien n'y manquait, pas même la monstruosité de la couleur ; car la lumière du soleil jaillissait de l'ouverture, toute teintée de pourpre et d'orangé ; et le vert éclatant du gazon de la vallée était réfléchi, plus ou moins, sur tous les objets par ce rideau de vapeur, qui restait toujours suspendu dans les airs, comme s'il lui répugnait de s'éloigner d'un spectacle si miraculeusement beau.

On avance jusqu'au fond d'une vallée où l'on n'apercevait que trois arbres isolés ... dont " l'arbre le plus magnifique, sans aucun doute que j'aie vu de ma vie ... C'était un tulipier à triple tronc, liriodendron tulipiferum, de l'ordre des magnolias...Liriodendron tulipifera fleur

 

 Il n'est rien qui puisse dépasser en beauté la forme et la couleur verte, éclatante, luisante, des feuilles du tulipier. Dans le cas en question, ces feuilles avaient bien huit bons pouces de large ; mais leur gloire elle-même était éclipsée par la splendeur fastueuse d'une extravangante floraison. Figurez-vous, étroitement condensé, un million de tulipes, des plus vastes et des plus resplendissantes ! 

Liriodendron tulipifera arbre

   Je n'ai jamais vu de tulipier mais cet arbre reste pour moi le top-modèle de la beauté car nos lectures de prédilection dessinent à vie notre paysage mental.

 

 

 

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4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 14:04

 

C'est en pleine lecture de l'inédit de Georges Perec : " Le Condottière ", que je me suis permis un petit tour dans le  " Bestiaire pour les jours de cafard " de Jean Zéboulon.

Rien d'étonnant si cette incursion dans un monde un peu enfantin -mais pas du tout puéril - ne contrarie pas la lecture de Perec, car il y a beaucoup de points communs entre lui et Jean Zéboulon qui lui aurait sûrement plu : même amour de la langue, mêmes allusions à d'autres oeuvres et même goût des jeux de mots, des plus potaches aux plus fins.

 

Vient donc de paraître chez Harpo une réédition de ces petits textes déjà parus au Seuil en 2004.

Beau travail que ce livre au format carré, depuis la première de couverture avec, en très légère incrustation, un escargot stylisé en or sur un très beau rouge, les noms en marine de l'éditeur et des auteurs - car rien ne serait si parfait sans les gravures sur bois de Zaven Paré - jusqu'à la quatrième où s'est arrêtée en plein vol une chauve-souris ; bleu nuit, bien sûr.

 

J'ai déjà parlé de Jean Zéboulon (cf " Des z'animaux" du 23 Août 2011) et le charme opère une fois encore : court texte en page de gauche, gravure grattée noire et sanguine à droite.

 

Quelques minutes suffisent pour découvrir ces sortes de haïkus, poétiques ou drôlatiques, qui disent beaucoup de l'animal croqué et titillent l'intelligence et la finesse du lecteur.

Le plaisir est déjà grand en solitaire (!), mais il décuple sans doute d'être partagé avec des amis, ou avec des enfants - toutefois déjà lecteurs, munis d'un solide sens de l'humour et d'une certaine culture générale.

 

Un aperçu ?

                                            ***

 

Jean Zéboulon Tatou

 

 

              

 

 

 Tatou, t'as rien 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                 ***

Jean Zéboulon Loup

 

 

 

 

 

A l'école des loups, l'enseignement

commence toujours par la faim

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                    ***   

  La présence d'un adulte est souhaitable, pour accompagner la lecture ou pour fournir les réponses aux questions. Ainsi : 

 

 

 

Jean Zéboulon Héron

 

 

 

 

 

Lorsqu'il évoque le souvenir de son papa,

 le jeune oiseau au long bec commence

 toujours ainsi :

 " Mon père, ce héron ... "

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                        ***

Vous choisirez vraisemblablement de sauter celle-là ou de faire semblant de ne pas l'avoir comprise... 

Prenez la précaution de bien rire avant, en catimini !

 

 

Jean Zéboulon Rhinocéros

 

 

 

 

 

 

 

Certes, le rhinocéros est un gros ongulé,

mais qui oserait le lui dire en face ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Riez bien !

L'auteur rappelle que " Le cafard, on finit toujours par l'avoir " ...

 

 

                                              ***

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 18:09

 

  Vu sur le site de la Maison de l'Amérique Latine

  217 Bd St Germain 75007 Paris

  ( M° Solférino ou Rue du Bac)

mardi 6 mars 2012 de 19h00 à 21h00

Le Condottière

Rencontre à l'occasion de la parution du roman inédit de Georges Perec (1936-1982)

Littérature > Le Condottière

Du Condottière, Perec dit qu’il est « le premier roman abouti » qu’il parvint à écrire. Plus d’un demi-siècle après sa rédaction (1957-1960), trente ans après la mort de Perec, le 3 mars 1982, on va pouvoir enfin découvrir cette œuvre de jeunesse, égarée puis miraculeusement retrouvée.

Gaspard Winckler, le héros de ce roman, s’est voué depuis des mois à réaliser un faux Condottière qui rivalise à tout point de vue avec celui du Louvre, peint par Antonello de Messine en 1475. Prince des faussaires, il n’est pourtant que le simple exécutant d’un commanditaire, Anatole Madera.

Tel un roman policier, la première page du livre s’ouvre sur l’assassinat de Madera par Winckler. Pourquoi ce meurtre ? Pourquoi Gaspard Winckler a-t-il échoué dans son projet d’égaler Antonello de Messine ? Que cherchait-il en devenant un virtuose du faux ? Que voulait-il capter dans l’image de maîtrise et d’énergie donnée par le visage de ce guerrier ? Pourquoi vit-il l’assassinat de Madera comme une libération ?

Le thème du faux parcourt toute l’œuvre de Perec. Le personnage de fiction nommé Gaspard Winckler apparaît dans La Vie mode d’emploi et W ou le souvenir d’enfance. Le dernier roman publié du vivant de Perec, Un cabinet d’amateur, est une éblouissante construction autour des sortilèges de la copie et du faux.

Le Condottière permet d’entrevoir les enjeux de cette quête : comment, en se débattant avec le faux, parvenir à la conquête du vrai.

Roman inédit, Le Condottière est le dixième titre de Georges Perec publié dans « La Librairie du XXIe siècle » au Seuil.www.seuil.com/

En compagnie de Michel Bénabou, Claude Burgelin, Maxime Decout et Maurice Olender.

En association avec les Editions du Seuil, la Librairie Gallimard et la revue Europe qui consacre son n°992-993 à Georges Perec

 

 

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15 février 2012 3 15 /02 /février /2012 12:20

 

Dans le fatras de mes parerasses, je retrouve un échange de Septembre 2005 avec le(la) producteur(trice) d'un ouvrage intitulé "Proust pour tous", genre : " Ceci...pour les nuls" !

La promotion des textes littéraires ne s'est pas améliorée depuis l'accès au pouvoir d'un petit roi et mon point de vue ne peut donc guère changer non plus.

Voici :

 1) 

Je découvre votre " production " au hasard d’une promenade sur le Net. Qu’est-ce qui a bien pu vous passer par la tête ? Est-ce pour faire gagner du mètre linéaire sur les étagères Librairie des super marchés ? Je vais vomir.

 

  2) il ou elle répondait:

A combien de nouveaux lecteurs avez-vous fait decouvrir Proust ? L’elitisme ne sert pas bien, a mon avis, le maintien de la culture. Je respecte pourtant votre point de vue, et si le grand ecrivain avait conquis autant de purs et durs que vous, sa posterite n’aurait pas besoin de vulgarisateurs de mon type. Vous devez etre bien jeune. Bien a vous.

 

 3)   je rétorquais :

Ce serait donc de l’" élitisme " que de proposer à la lecture des textes non expurgés ? Non, Madame ( ou Monsieur ? ), c’est simplement un minimum de respect pour le travail de toute une vie de l’auteur et de considération pour l’intelligence du futur lecteur.

Mon message était quelque peu expéditif mais votre réponse " Vulgarisateurs " dites-vous...le conforte, ô combien !

Que la théorie de la relativité, ou celle de l’expansion de l’univers, nécessite certains travaux de vulgarisation intelligente menés par des scientifiques compétents à destination des non initiés pour éclairer leur lanterne ( s’ils sont - comme moi - incapables d’entreprendre dix ans d’études de Mathématiques et de Physique pour les comprendre d’eux-mêmes), certes ! Mais que l’on prenne cette initiative, qu’on en ait seulement l’idée, concernant un écrivain - et singulièrement celui-ci - montre en quelle piètre estime l’on tient et l’auteur et ses futurs lecteurs...

Je ne vous connais pas. Je veux bien vous imaginer animé(e) des meilleures intentions ; elles pavent les enfers.

Quel est votre problème avec Proust ? Vous le trouvez trop longuet ? touffu ? abscons ? ou démodé peut-être ? Quel est votre problème avec le lecteur ? Il est trop pressé ? trop d’jeun’ ? trop con ? il ne sait pas lire, peut-être ?

Pouquoi ne pas plutôt écrire un essai ? Vous y développeriez vos opinions, y expliqueriez pourquoi vous vous demandez s’il ne faudrait pas effectuer des coupes claires dans tout ce fatras pour en rendre accessible la substantifique moëlle aux ânes que sont vos contemporains. Je le lirais avec grande attention.

Vous aimez vraiment Proust ( ? ) : pourquoi ne pas le relire, l’offrir, en discuter pendant des heures avec vos amis, le faire lire à vos enfants et petits-enfants ? A propos, si vous voulez initier ces derniers, pourquoi ne pas leur lire à haute voix vos pages préférées comme l’a fait pour moi mon père et comme je l’ai fait pour mes enfants et eux pour les leurs ( vous faites erreur : j’ai soixante-deux ans ) ? Car ça marche presque à tout coup : dès qu’ils savent lire, ils mettent le nez dans vos livres, le pied dans les bibliothèques, leurs sous dans les bonnes librairies et les voilà partis pour l’aventure merveilleuse de la lecture. Puis peut-être de la " culture " dont on n’a pas à se soucier du " maintien " dans un corset réducteur de taille, mais de l’envol, de l’expansion tous azimuts, du débordement généreux.

Votre politesse vous honore, mais je ne peux vous la rendre : je ne respecte pas votre point de vue, désolée.

Un " grand écrivain " comme l’amant(e) doit être désiré, abordé, courtisé, longuement fréquenté et follement aimé - ou haï, d’ailleurs - avant d’être compris ... peut-être, mais qu’en sait-on jamais ? et c’est bien ça qui est intéressant et nous tient en haleine.

Si d’entrée de jeu vous lui coupez un bras, lui tordez le nez, lui videz le ventre, voire l’émasculez, vous aurez du mal à trouver une Colombine pour votre Pierrot ; ou un lecteur pour notre Marcel.

Il y a déjà un "La littérature pour les nuls", ou quelque chose comme ça, à côté duquel Lagarde et Michard n’eussent eu qu’à bien se tenir, alors Stop ! De grâce !

 

Laissez-moi vous chanter sur un air de Brassens :

  Ma mie, de grâce ne mettez

  pas au bas d’un pareil papier

  de signatu-u-u-re.

  Vous en seriez déshonorée.

  Sûr, vous vous en voudriez

  dans le futur.

C’était juste pour vous faire sourire avant de vous quitter.

Sans rancune. Quoique...

                                                     ***

Comme on dit : "ça se discute".

Relevez le gant si vous n'êtes pas d'accord.

 

 


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