Fabrice Luchini s'est-il fait tailler un costume sur mesure ? car il est noté au générique de fin que l'idée venait aussi de lui.
Hé bien, il a eu raison de nous régaler de son inimitable in-ter-pré-ta-ti-on, car le double duo Alceste-Philinte et Luchini-Wilson fonctionne à merveille sous la baguette de Philippe Le Guay qui a déjà fait la preuve, avec Les femmes du sixième étage qu'il sait composer des comédies.
Les échanges des deux amis sur la manière de jouer cette immense pièce de Molière (ou Corneille ?...) et de dire les alexandrins sont
bigrement justes.
Leurs analyses des deux personnages sont en résonnance constante avec les deux rôles qu'ils assument en alternance jusqu'au dénouement ; même attendu.
Cette mise en abyme est réjouissante d'un bout à l'autre du film, à mon sens très injustement dégommé par Télérama.
Qui n'aurait jamais lu ni vu, ou aurait tout-à-fait oublié Le Misanthrope n'en serait pas moins à même d'en connaître la
"substantifique moëlle", grâce à ce film à la fois délicieux et beaucoup plus profond qu'il n'y paraît.